samedi 03 mai 2025 - dimanche 04 mai 2025
Assemblée Générale 2025 au Musée des Arts Forains à Paris
Rapport financier-Convocation-Inscription
Compte-rendu AG du 4 Mai 2025
Animations du samedi 3 mai au dimanche 4 mai 2025 à Paris
Nous attendons tous, bien sûr, le moment de notre Assemblée Générale annuelle qui nous permet de suivre la santé et la bonne marche de notre association, mais aussi nous donne l’opportunité de nous retrouver en dehors des festivals.
Tous ceux qui le peuvent se rassemblent donc dès le samedi autour des animations concoctées par Gérard et Georgette dans les environs du lieu de l’AG.
Cette année, c’était Paris, qui n’est pas le lieu de rencontres le plus facile, mais que nos amis organisateurs ont mené de main de maître! Leurs initiatives ont été précieuses pour que tout s’enchaîne le mieux du monde: les lieux, les repas, les déplacements minimisés, ce qui est une gageure à Paris. Il ne manquait que nos chers disparus et leurs proches.
Samedi 3 mai
Comme en France, tout commence ou finit autour de la table, rendez vous était donné dans une brasserie du boulevard de Clichy, histoire de se repérer pour la visite du Phono-Muséum en fin d’après midi.
Mais la première visite était, quelle merveilleuse idée, pour quelques passages parisiens typiques qui donnent une image des curiosités que l’on peut trouver dans la ville: architecture des XIX eme et XX eme siècles, objets en tous genres, précieux ou non, galeries de tableaux, livres anciens, porcelaines rares, bijoux anciens ou créations contemporaines, affiches, etc.
L’un de nous a même trouvé sur une carte ancienne le tout petit village où il est né!
Ces passages sont parsemés de restaurants et pâtisseries qui éveillent notre gourmandise, même en plein après midi.
Notre président, qui est aussi passionné d’histoire, nous en fait l’historique:
L’exemple a été donné par le Duc d’Orléans au Palais Royal vers 1780 en faisant construire des galeries de bois autour de ses jardins, couvertes , lumineuses après
l’arrivée de l’éclairage au gaz, piétonnes. Bref, le succès est au rendez vous et l’idée est donnée de construire des passages, la confiscation des domaines des aristocrates et du clergé à la révolution ayant rendu disponibles des terrains pour les constructions de la capitale.
Nous commençons par le passage des Panoramas.
C’est Fulton, un ingénieur Américain ayant inventé la mitraillette et le sous-marin, qui imagine le concept de panorama.
Il s’agit d’une toile gigantesque : 150 m de circonférence sur 15 m de hauteur, qui reproduit un site. Pierre Prévost peignait le site vite et bien et maitrisait la perspective.
Fulton propose ses services à Napoléon qui refuse. Qu’importe, il reste à Paris et développe son concept de panorama. C’est l’ancêtre de la photographie grâce à la « caméra obscura ».
Louis Daguerre inventera le diorama dont le seul modèle existant encore est celui de Brie sur Marne, le siège de notre association et lieu de résidence de notre président.
Nous traversons le boulevard Montmartre pour entrer passage Jouffroy.
Jocelyne, notre secrétaire qui a préparé ces visites avec Jean-Pierre, s’assure que tout le monde suit bien. Il ne s’agit pas de perdre un adhérent en route!
C’est au début du XIX ème siècle que le comte de Jouffroy fait construire à son tour un passage. Celui-ci est plus moderne, avec des verrières, plus large aussi. Des galeries marchandes de luxe s’installent, à l’abri du chahut de la ville. En 1882 y naît le musée Grévin. Suit le passage Verdeau, du nom de l’associé de Jouffroy.
Ces passages perdront de leur attrait avec la naissance des Grands Magasins.
Au sortir des passages, nous découvrons la très ancienne confiserie chocolaterie « A la mère de famille » où quelques uns achètent un petit souvenir gustatif.
Puis nous rentrons dans une brasserie pour nous reposer avant de rejoindre à pieds notre prochaine visite par la rue des Martyrs. Bien nous en a pris, car nous évitons ainsi un très fort orage de grêle, et pouvons bavarder.
Nous sommes accueillis au Phono Museum parle maître des lieux, Jalal Aro.
Je ne détaillerai pas toutes les richesses de son musée, depuis les premiers phono jusqu’au juke box, en passant par les appareils de diffusion à écoutes multiples, le meuble de radio-électrophone conçu pour Maurice Chevalier, des modèles très originaux de tourne-disques, des phonographes, des meubles pour gramophones, le pavillon étant jugé trop « kermesse »en milieu bourgeois, des affiches très belles et très anciennes.
On parle du chien Nipper qui a servi de modèle au peintre anglais Francis Barraud pour son tableau « la Voix de son Maître », et la naissance du logo, de la création en 1903 de la SDRM Société de Droit de Reproduction Mécanique fusionnée plus tard avec la SACEM, et des slogans:
« Claude, c’est clair »
« Philips: c’est déjà demain »
« Je l’ai rêvé, Sony l’a fait »
Nous rejoignons avenue Trudaine le restaurant qui nous permet d’échanger nos souvenirs de la journée et de nous remémorer ensemble des moments consacrés à la musique mécanique.
A demain…
Dimanche 4 mai
Nous avons rendez vous pour notre Assemblée Générale au musée des arts forains , dans les anciennes halles aux vins de Bercy., mais nous commençons par la visite du musée, ce qui obligera à tenir celle-ci de manière très rapide!
Notre guide, Lybert, nous fera vivre dans un univers féérique pendant plus de 2 heures. Il est compétent, plein d’humour, et sait maintenir notre attention tout au long du cheminement.
Nous découvrirons tour à tour
- Le Théâtre du Merveilleux,
- Les Salons Vénitiens,
- La fête foraine de la Belle Epoque.
Dans chaque partie, une salle de jeux, une salle de bal, et dans le Théâtre du Merveilleux un cabinet de curiosités géant avec une lanterne magique, l’ancêtre du cinéma, qui raconte des histoires comme Le Tour du Monde en 80 jours ou Les Misérables. Mais la lanterne magique d’antan a été remplacée par un système électronique.
Ainsi nous découvrons tour à tour un jeu de Derby de 1940, un jeu de la Licorne, mélange d’images réelles et virtuelles, qui nous dévoile la face cachée de notre signe astrologique, une évocation de Joséphine Baker. Pour habiller ses personnages, Jean-Paul Favand, le maître des lieux, a acquis une partie des costumes des Folies Bergères.
Dans la 1ere salle de bal, nous valsons sur la valse numéro 2 de Chostakovitch au son d’un orgue Mortier.
Dans les salons vénitiens, un manège de gondoles de 1900 franco-allemand, des jeux de passe-boule, et dans le grand salon de musique un spectacle d’automates sur des airs d’opéras célèbres interprétés par Casanova, des personnages de la Commedia del Arte, sous le regard du Doge, tous des années 1860. Dans l’univers d’un palais baroque , un jeu de toupie hollandaise, réservé aux familles royales: il fallait tirer sur un lacet pour faire sonner une clochette…
Il y a aussi des chevaux harnachés qui dansent devant d’authentiques toiles de théâtre de marionnettes qui recréent l’Olympe, et plus loin des miroirs déformants. Bref, on en ressort « la tête à l’envers »!
Dans les salles de la Belle Epoque, on est dans la richesse et l’opulence. Il fallait 15 wagons de train pour transporter tout cet ensemble.: un bar, un restaurant, une salle de bal, un théâtre, des jeux et des manèges pour adultes, car ce n’est que dans l’entre deux guerres que l’art forain s’intéressera aux enfants.
On découvre un manège de chevaux, construits selon certains critères: le cheval français a la queue en bois et la bouche ouverte, le cheval allemand a la queue en crin, la bouche fermée, et les oreilles en avant. Tous les chevaux ont les yeux tournés vers l’extérieur: à droite pour tous les pays…sauf l’Angleterre!!!
Eh bien, partons pour un tour de manège….des tours de manège, car il y a le manège à vélo, à vélocipède en 1897. Il en existait 20 autrefois, il ne reste plus que celui-ci, sur lequel ont tourné les équipes du film « Minuit à Paris »
Trois pays ont travaillé sur ce manège: la Belgique, l’Angleterre pour les rails, la France pour les vélos et le fronton.
Il faut rappeler que la fée électricité a permis aux orgues de manège de s’électrifier, car les forains, par leur métier et leurs préoccupations, ont toujours été à la pointe de la technologie!
Et voilà, la fête est terminée, enfin pas tout à fait, car avant et après l’Assemblée Générale, puis le repas convivial dans la salle du Magic Miror, une belle animation de Ritounelles et Manivelles nous attend dans le théâtre de verdure, avec Riton la Manivelle, Arnaud Moyencourt, Bernard Beaufrère, et toute une équipe talentueuse! Oui, l’orgue de barbarie continue à enchanter nos rues, quand la maréchaussée tourne le dos.
L’AAIMM a 50 ans, Ritournelles et Manivelles a 30 ans, 30 ans de chansons, mais aussi 30 ans de lutte pour que la chanson de rue ne disparaisse pas.